[ALUMNI] Visions RH croisées : France VS Canada
29/03/2019
Mercredi 27 mars 2019, l’association Alumni de l’ECM a organisé une rencontre RH ayant pour objet de croiser les pratiques de recrutement et de fidélisation des salariés entre France et Canada. À cette occasion, deux anciens étudiants de l’ECM, de la même promotion sont venus débattre de ces sujets : Jérémy Muller, vice-président du cabinet de recrutement TOTEM à Montréal et Elie Kennel, Business Partners chez Colryut. Le débat était animé par le président du réseau alumni Samir Abadou (Allianz) et fut suivi d’un temps convivial autour d’un buffet.
Quelle place occupe maintenant le service RH en entreprise ?
Auparavant en France étaient très 360°C, avec une à deux personnes polyvalente. Désormais, l’on recherche plusieurs personnes, avec de réelles expertises métiers dans différents segments de l’activité RH. On commence maintenant à intégrer le fait que les fonctions RH produisent aussi de la valeur pour l’entreprise, dans le sens où c’est grâce à leurs actions que l’on attire et fidélise des profils de qualités, quels que soient les postes. C’est d’ailleurs pour ça que l’on commence à mettre des indicateurs de performance comment par exemple combien de temps dure un entretien de recrutement efficace. Au Canada, Jérémy Muller évoquait le fait qu’il y a de plus en plus de marketing / communication au sein de ces services, et qu’il n’y a finalement plus ou peu de clivage entre les services comme l’on peut encore le percevoir en France. La paie est plutôt gérée par des personnes portées sur la comptabilité que sur les ressources humaines. Au Québec, la réalité du plein emploi fait que le travail sur la marque employeur et sur la démarche de séduction commercial doit être pleinement intégré par les responsables ressources humaines, qui se font appelés « Partenaires d’affaires » ou « Business Partners ».
Comment recruter un candidat ?
Au Canada, le CV important mais pas pas primordial. L’œil se balade 30 secondes dessus puis l’on contacte ou non la personne par téléphone. Il n’existe pas de lettre de motivation mais des lettres de présentation : qui tu es, où tu es, où tu veux aller. Mais encore une fois, peu d’importance leur sont accordée. On accorde davantage d’attention à la cooptation, aux profils qui nous ont été recommandé. En entretien, on fera confiance au « Fit » (= valeurs qui concordent + feeling). Les RH seront plus attentifs à la recherche de relationnel de qualité car il est finalement plus facile d’entraîner à une compétence quelqu’un qui a une bonne attitude que l’inverse. Jérémy indique que 80% des placements en entreprises pour Totem sont issus de références / cooptation. L’occasion de ré-insister sur l’importance de constituer et entretenir un réseau professionnel, quelque soit son métier ! Le réseau social Linkedin peut être dans ce cadre : il est capital d’être présent, de représenter voire d’incarner son entreprise. Il y a peu de recrutement en direct sur les réseaux sociaux, on reste tout de même sur des techniques plutôt conventionnelles. Pour autant, il faut adapter ses méthodes en fonction de sa cible, du poste et du profil que l’on recherche.
L’entreprise doit s’adapter au salarié pour séduire et fidéliser
Aujourd’hui, que cela soit en France ou au Canada, l’on constate que certains domaines d’activités et certains postes arrivent à un niveau de plein emploi. C’est pourquoi, c’est désormais à l’entreprise de s’adapter aux nouveaux agissements des générations Y et Z. Il est nécessaire de trouver un compromis entre le « cadre » traditionnel du travail, les valeurs / la culture de l’entreprise ainsi que les attentes des candidats en termes de fonctionnement. Si l’on prend l’exemple du téléphone portable : sur certains postes, il sera proscrit tandis que pour d’autres il est considéré comme un outil de travail. Même si l’on est conscient que le salarié passe beaucoup de minutes sur les réseaux sociaux non professionnels ou à répondre à des sms personnels. De même, si l’on sanctionne aujourd’hui un salarié pour trois minutes de retard comme l’on a pu le faire auparavant en France, il faut être conscient qu’il s’en ira car il considérera qu’il existe une « rigidité » incommodante dans le poste. Enfin, pour parler des grandes questions du moment autour du télétravail, le maitre mot est « confiance« . En effet, il faut accepter le fait que la personne qui travaille chez elle ne travaillera pas tout le temps, mais au Québec par exemple, l’on considère que ce sont la production et les résultats qui comptent.
Marque employeur
La marque employeur, ce n’est plus seulement savoir bien faire une annonce d’emploi. Bien sûr, c’est important ! Mais nous sommes maintenant plutôt vers des démarches « d’aller chercher ». Comment peut-on rendre visible notre entreprise ? Transmettre les valeurs ? Attirer ? La clé est de diversifier les sources, en physique comme en digital.